SONDAGE FRANCE : Une majorité Français de la génération Z et de millenials se disent en faveur de la suspension de l’accord commercial UE-Israël

May 16, 2025

Au total, 43 % des personnes interrogées sont favorables à une suspension de l’accord contre 23 % qui s’y opposent, après que le président Macron a évoqué son soutien à une révision de l’accord. L’opposition à la suspension a chuté de 5 points en moins d’un an.

PARISUn nouveau sondage réalisé par YouGov pour le compte de l’organisation de mobilisation citoyenne Ekō révèle que 53 % des 25-34 ans et 51 % des 35-44 ans sont favorables à une suspension de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël. Seuls 20 % des 25-34 ans et 15 % des 35-44 ans y sont opposés. Ce sondage, réalisé le 14 mai 2025, intervient alors que les ministres des Affaires étrangères de l’UE doivent se réunir à Bruxelles mardi 20 mai pour discuter de la réponse du Conseil face aux attaques continues et à la famine forcée dans la bande de Gaza.

Dans l’ensemble, 43 % des personnes interrogées se prononcent pour une suspension, tandis que 23 % s’y opposent. 34 % déclarent ne pas savoir. Un précédent sondage commandé par Ekō en juin 2024 montrait 44 % favorables, 28 % opposés et 26 % indécis. L’opposition à la suspension a donc baissé de 5 points, tandis que l’incertitude a augmenté de 8 points.

Le soutien des jeunes à la suspension reflète l’inquiétude croissante exprimée ces dernières semaines par des responsables politiques français. Le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a ainsi appelé la Commission européenne à réexaminer le respect par Israël de l’article 2 de l’accord d’association UE-Israël, qui stipule que « les relations entre les Parties, ainsi que toutes les dispositions de l’Accord lui-même, sont fondées sur le respect des droits de l’Homme et des principes démocratiques, qui guident leur politique intérieure et internationale et constituent un élément essentiel du présent Accord ».

Cette semaine, le président Macron a également exprimé son soutien à une révision de l’accord lors d’un entretien de trois heures diffusé sur TF1. Interrogé sur cet accord commercial, il a déclaré : « Je vous le dis en conscience, on ne peut pas faire comme si de rien n’était. Donc il va falloir accentuer la pression sur ces sujets. »

Le mois dernier, Emmanuel Macron a également indiqué qu’une reconnaissance de l’État de Palestine pourrait intervenir dès juin.

Plus de 77 000 personnes dans le monde ont signé une pétition appelant l’UE à suspendre le commerce avec Israël, dont 17 298 en France.

Nabil Berbour, directeur de campagne chez Ekō, a déclaré :
« L’opinion bascule face au génocide, à l’apartheid et à l’occupation. Les Français, et en particulier les jeunes, nous montrent la voie. Macron lui-même a dit qu’il fallait accentuer la pression – mais alors que la situation à Gaza s’aggrave chaque jour, on ne peut pas se contenter de promesses creuses. Il faut des actes concrets et rapides. La suspension de l’accord commercial est une mesure simple mais puissante, qui pourrait contribuer à mettre fin aux souffrances. »

Des sondages menés par YouGov pour Ekō en juin 2024 en France, en Belgique, aux Pays-Bas et en Hongrie avaient déjà montré un soutien public massif à la suspension de l’accord de libre-échange UE-Israël. Parmi celles et ceux ayant exprimé une opinion (n=3018), 61 % estimaient que l’UE devait suspendre le commerce avec Israël en raison des violations des droits humains. L’UE est le premier partenaire commercial d’Israël.

Même en Hongrie, pourtant l’allié européen le plus proche du gouvernement israélien, seuls 39 % des sondés s’opposaient à une suspension du commerce. Ce chiffre chute à 23 % en Belgique, 27 % aux Pays-Bas et 29 % en France.

Alors que la pression s’intensifie sur les ministres des Affaires étrangères pour suspendre les relations commerciales, les campagnes continuent également de demander l’interdiction des ventes d’armes à Israël.

Eoin Dubsky, également chargé de campagne chez Ekō, ajoute :
« Des pays comme l’Irlande et l’Espagne, qui ont été les premiers à soulever la question de l’accord d’association dès février, pourraient au minimum interdire immédiatement les ventes d’armes à Israël et le commerce avec les colonies illégales. Nos gouvernements doivent en faire davantage pour stopper le génocide en cours à Gaza. »

Contacts:
Nabil Berbour,
directeur de campagne chez Ekō : nabil@eko.org  / +33 (0) 7 56 82 06 55

Pour toutes question relatives à la fiabilité de l’enquête :
Antoine Schauli, Client Engagement Executive chez YouGov : antoine.schauli@yougov.com
Chansouda Duangphrachanh, Senior Research Executive chez YouGov : c.duangphrachanh@yougov.com / +33 (0) 184172518



Notes :

Sondage du 14 mai 2025 : résultats mentionnés ci-dessus.

Sondage de juin 2024 :
Sauf indication contraire, tous les chiffres proviennent de YouGov Plc. Taille totale de l’échantillon : 4058 adultes (Belgique n=1013, Hongrie n=1010, Pays-Bas n=1011, France n=1024). Travail de terrain réalisé du 5 au 10 juin 2024. Enquête menée en ligne. Les données ont été pondérées et sont représentatives des adultes de 18 ans et plus dans chaque pays.

Question posée :
Les gouvernements de l’UE pourraient suspendre la zone de libre-échange avec Israël pour des raisons liées aux droits humains. L’article 2 de l’accord d’association UE-Israël stipule que « les relations entre les Parties, ainsi que toutes les dispositions de l’Accord lui-même, sont fondées sur le respect des droits de l’homme et des principes démocratiques, qui guident leur politique intérieure et internationale et constituent un élément essentiel du présent Accord ». Pensez-vous que l’UE devrait suspendre le libre-échange avec Israël ?
(Réponses possibles : Oui / Non / Ne sait pas)

Résultats par pays :

  • Pays-Bas : Oui 49 % / Non 27 % / Ne sait pas 25 %
  • Belgique : Oui 54 % / Non 23 % / Ne sait pas 22 %
  • Hongrie : Oui 33 % / Non 39 % / Ne sait pas 28 %
  • France : Oui 45 % / Non 29 % / Ne sait pas 27 %

Ekō est un mouvement mondial de consommateurs, d’investisseurs et de travailleurs unis pour demander des comptes aux multinationales et tracer ensemble une voie nouvelle, durable et juste pour notre économie mondiale.